Par définition, le dépaysement judiciaire consiste à renvoyer le dossier vers un autre tribunal. En matière pénale, les dossiers sont traités par le tribunal où l’infraction a été commise. En matière civile, les affaires sont prises en charge par le tribunal du lieu où vit le justiciable. Cependant, il est possible de dessaisir la juridiction naturellement compétente. Cette démarche est définie comme étant le dépaysement judiciaire, appelé également délocalisation.
Un dépaysement judiciaire intervient en cas d’implication d’un magistrat dans l’affaire, alors que ce magistrat exerce auprès du tribunal censé jugé l’affaire. Il en résulte des doutes sur l’impartialité de la juridiction. La partie adverse est dans son droit pour demander une délocalisation auprès d’une juridiction différente.
Points clés à retenir :
La décision d’un dépaysement judiciaire revient à la Cour d’appel ou à la Cour de cassation. Pour ce faire, cette dernière dessaisit le tribunal naturellement compétent et transfère le dossier vers une autre juridiction. La demande de délocalisation peut être établie par le Procureur général ou bien les parties prenantes de l’affaire. La Cour d’appel évaluera les motifs de la demande et donnera sa réponse dans un délai de huit jours.
Une demande de dépaysement judiciaire remet en cause l’impartialité du tribunal saisi.
Voici la liste des motifs à l’origine d’une requête de délocalisation :
Points clés à retenir :
En cas de doutes sur l’impartialité d’un tribunal, le Code de procédure civile (article 342 jusqu’à l’article 348) planifie le renvoi d’un dossier pour cause de suspicion légitime.
Par définition, la suspicion se traduit par des doutes sur l’impartialité de la juridiction en charge du dossier.
La demande de dépaysement judiciaire prend la forme d’une requête adressée au premier président de la Cour d’appel. Cette requête doit être formulée avant la clôture des débats. Elle contient une demande concernant les observations du premier président, par rapport au tribunal en charge de l’affaire. Voici la liste des issues possibles :
À NOTER :
Les décisions prises par le tribunal saisi initialement sont non avenues, d’après le Code de procédure civile, quand un dépaysement judiciaire est adopté.
Points clés à retenir :
Le Code de procédure civile (article 341) organise aussi la récusation d’un juge et par la même occasion le dépaysement judiciaire.
Pour vous aider à mieux comprendre la récusation, en voici sa définition simple.
Une récusation consiste à remplacer le juge en question. Elle intervient en cas de lien de parenté, de subordination ou d’amitié du magistrat avec l’une des parties, en cas d’intérêt personnel ou familial du magistrat, ainsi qu’en cas de procédures précédentes du magistrat avec l’une des parties.
La démarche est similaire à celle de la suspicion légitime. En effet, la récusation intervient quand des doutes sur l’impartialité d’un juge apparaissent. Si la demande de récusation aboutit, le dépaysement judiciaire se traduit ici par le remplacement du juge dont l’impartialité a été remise en cause.
BIEN ENTENDU :
Comme dans le cas d’une suspicion légitime, les décisions prises par le juge mis en cause sont non avenues, en cas de récusation.
Points clés à retenir :
Le Code de commerce prévoit également un dépaysement judiciaire, si les intérêts en présence justifient cette procédure. En pratique, la Cour d’appel peut décider du renvoi de l’affaire vers une autre juridiction de cette même Cour d’appel, si elle estime qu’il y a conflit d’intérêts. À titre d’exemple, un dépaysement judiciaire survient en cas d’assignation d’une entreprise appartenant à un juge du tribunal de commerce.
Outre la Cour d’appel, d’autres parties peuvent aussi demander la délocalisation du dossier par requête motivée. Pour ce faire, il convient de déposer une requête auprès du premier président de la Cour d’appel ou de la Cour de cassation.
Voici la liste des entités qui peuvent déposer une telle demande :
BON À SAVOIR :
Le délai de réponse de la Cour d’appel est de dix jours après le dépôt de la requête. La réponse doit contenir la juridiction de renvoi et doit en notifier les parties prenantes par le greffe.
Points clés à retenir :
En somme, le dépaysement judiciaire intervient quand des doutes apparaissent sur l’impartialité du tribunal saisi. La neutralité d’un tribunal ou d’un magistrat est mise en cause en cas de lien avec l’une des parties prenantes ou en cas de conflits d’intérêts. La procédure de délocalisation se traduit par le renvoi du dossier vers une autre juridiction.
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